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You • Couldn't • Ever • Fall • Lower


 
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 A ses risques et périls

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MessageSujet: A ses risques et périls   A ses risques et périls Icon_minitimeJeu 6 Mar - 17:02

Elle parcourait les sombres ruelles de Tokio-II, sans crainte, avec confiance et avec la certitude que rien de terrible ne lui arriverait. Après sa mésaventure avec un dénommé BloodStained, elle avait préféré s’aérer l’esprit autrement qu’en acceptant des missions périlleuses et fructueuses. Elle n’abandonnait nullement sa profession, elle la laissait juste en arrière plan, pour se remettre les idées en place et prendre le temps de réfléchir posément à sa situation. Les bras croisés sur sa maigre poitrine, ses frêles épaules tremblotant non pas de peur mais de froid, elle trottinait dans l’une des rues nébuleuses qui constituaient la cité ravagée. Elle aurait pu imaginer avec exactitude la vie qu’il y avait autrefois dans ces allées bétonnées, mais par nostalgie et parce qu’elle n’avait pas connu cette période prospère, elle s’abandonna à d’autres pensées. Elle en eut une plus particulière pour son Maître, qu’elle croyait oublier de jour en jour, séparée de lui par les frontières de la mort. Elle se demandait ce qu’il y avait après ce phénomène qui était le dénouement de tout, d’une destinée entière et d’une personne. Elle vint à imaginer son propre trépas, probablement entre les mains d’un mafieux qui l’aura prise la main dans le sac, alors qu’elle tuait un infiltré pour le compte d’un autre. Travailler pour ceux qui agissaient dans l’ombre et dans leur hypocrisie n’était pas tout le temps jouissif. Par contre, c’était un excellent défouloir, et pour la peine, elle ne passerait ses nerfs sur personne.

Laïla avait le visage marqué par la tristesse et la solitude. Ses joues creusées par quelques jours de famine, et ses yeux fatigués et pratiquement éteints, avaient du mal à faire resplendir sa beauté naturelle. Parce qu’elle était lasse de jouer un rôle et qu’elle aurait voulu ne plus se cacher pour agir. Cependant, elle devait constamment mettre à profit son intelligence et sa diplomatie. Elle usait ces deux outils avec pertinence et stratégie, oubliant l’importance de sa propre vie pour aller s’occuper de celle des autres. Puis, après que sa mission était remplie, elle était captive de sa culpabilité, alors qu’elle enfouissait énergiquement les liasses de billets de yens dans sa lingerie fine. Sous ce kimono rose pâle qu’elle revêtait uniquement pour assassiner, elle se sentait toute autre. Elle était dans la peau de son personnage raffiné, qui lui fila entre les doigts lorsqu’elle abaissa sa couverture après le foudroyant baiser de ce Prince de la Nuit. Dans un ascenseur en plus. Elle qui s’était montrée intelligente et pas farouche pour deux sous s’était comportée comme une puritaine, outrée par les vices et les choses de la vie. Elle avait été sur la défensive, sauf que ce comportement lui avait porté défaut quelques minutes plus tard.

Maintenant, elle était de nouveau seule. Cela faisait quelques jours déjà qu’elle avait faussé compagnie à l’inconnu, chez qui elle avait deviné une foule de mystères. Un secret pesait sur ses épaules, et il n’était pas décidé à le révéler à quique ce soit. A moins qu’au moment où elle se morfondait, il s’apprêtait à bondir hors de l’obscurité pour l’égorger.
Il est aussi important de préciser que ce baiser ne l’avait nullement chamboulée dans ses pensées, surtout en ce qui concernait ces jeunes hommes qu’elle rencontrait pendant l’accomplissement de ses méfaits. Elle était seulement trop immature, voire trop humaine et ouverte humainement, sur un monde qu’elle imaginait autre dans son univers fantasmagorique. Mais que pouvait-elle espérer maintenant que Tokyo était ravagée ? Plus rien puisque de toute façon, même le gouvernement ne daignait pas bouger le petit doigt pour aider la population à se relever. Etait-il aussi démuni que ceux qui croyaient autrefois en lui ? Probablement ! Ou alors, il était occupé à d’autres préoccupations beaucoup plus importante.

Finalement, la tueuse à gages fut interrompue dans ses pensées par un étrange murmure, comme une clameur lointaine qu’elle crut discerner de ses oreilles méticuleuses. Si il s’agissait d’un animal, elle les aurait bougé frénétiquement pour montrer qu’elle avait parfaitement entendu ce faible craquement, celui d’une chaussure écrasant probablement du gravier, voire les morceaux de pierre restés sur place. Elle comprit suffisamment tôt qu’elle n’était pas seule. Et le pire dans tout cela, était qu’elle avait décidé de sortir de chez elle sans un quelconque poison pour l’aider à se défendre. Elle était complètement désarmée, et sa seule carapace était sa froideur ainsi que ce sale caractère qu’elle déshabillait quand bon lui semblait. Elle l’explorait puis l’exposait à cœur ouvert, traitant l’individu avec des répliques acerbes mais parfaitement réfléchies, puisque telle était sa verve. Emplie de soupçons et de craintes, la jeune femme, toute de belge vêtue, s’immobilisa dans la ruelle faiblement éclairée. Il devait être aux alentours de vingt heures du soir, la fraîcheur ainsi qu’une brise légère soulevèrent sensuellement la chevelure un peu ondulée de la demoiselle. Ses boucles blondes réapparaissaient alors qu’elles se statufiaient pour n’être que des baguettes sans vie et sans volume. L’humidité les faisait gonfler et leur permettait de commencer une nouvelle existence, bien qu’elle était guidée par l’éphéméride.

D’une voix voulue neutre et inexpressive, elle prononça en articulant et en faisant savoir que l’épieur ne perdait rien pour attendre :

« Qui est là ? »

Le dos probablement tourné à celui ou celle qui lui ferait prochainement face, et taperait la causette avec elle, dans un but plus ou moins anticipé. Tout dépendait de la personne dont il s’agissait. En tout cas, Laïla resterait sur ses gardes et ne prendrait pas le risque de titiller les nerfs de l’incongru. Ainsi, elle crut voir une ombre sortir de la noirceur cauchemardesque de la ruelle, où elle se trouvait actuellement. Une atmosphère étrange régnait autour d’elle et alertait continuellement ses sens ainsi que son intuition féminine.
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MessageSujet: Re: A ses risques et périls   A ses risques et périls Icon_minitimeDim 6 Avr - 13:56

[Il était temps que je rp et que quelqu' un te réponde... En espérant que ça t' ira!]
    Ed courait dans les environs du Kabuki-cho, à l' aveuglette, sans savoir où il allait, juste histoire de courir un peu. Après quelques minutes, le jeune éphèbe s' arrêta. Sa respiration était haletante, et quelques gouttes de sueurs coulaient sur son front. Il passa le dos de sa main dessus, et regarda la lune quelques instants. Il ne bougeait pas, le rouquin ne savait pas vraiment ce qu' il faisait.
    Mais qu' est-ce qui lui avait pris de partir comme ça ? ... Cependant, il n' était tout de même pas question qu' il couche avec ce client dégoutant. Cet homme lui donnait presque envie de se castrer! C' était physique, il ne pouvait pas. Rien que d' y penser, il avait envie de vomir. Oui, peut être que c' était son métier, et d' ailleurs, il en était fier. Mais il fallait pas abuser, quoi!

    Il soupira et repartit d' un pas plus calme, les mains dans ses poches. Il faisait frisquet ce soir là, et bien sûr, l' adolescent n' avait pas pris de veste en sortant. Il avait ce débardeur marron, ce bermuda vraiment très large rouge vif, et ses doc marteen's jaunes, et malgré ses mitaines troués verte pomme, Ed avait froid, et il frissonnait légèrement.
    Il continua à marcher, au hasard. Sans s' en rendre compte, il était entré dans les ruelles. C' est vrai qu' elles n' étaient pas si loin du Kabiku-sho, au fond, et surtout, qu' il avait couru lontemps... Edward regardait autour de lui, faisant semblant de ne pas être impressionné par les ombres étirés qui ressemblaient à des Phoebé en fureur, par ces poubelles qui semblaient être des clients énormes et dégeulasses, par ces lueurs effrayantes qui passaient quelque fois, comme des feu follets rapides, par les bruits ettouffés qui lui surgissaient de toute parts, par ces fantômes qu' il croyait voir et la froideur qui l' entourait et l' étouffait... L' adolescent se retournait souvent sur ses pas pour vérifier que personne ne le suivait.

    Pour s' occuper et essayer d' oublier ce qui l' entourait, Ed se remémora les derniers faits.
    Plus tôt dans la soirée, après lui avoir offert du chocolat pour l' amadouer, Phoebé essayait de le motiver pour coucher avec un gros client méssant.

    - Allez, s' il te plait...
    Le rouquin avait crié, comme par réflexe :
    -Non, ze ne coucherai pas avec ce gros porc!

    Et le fougueux adolescent claqua la porte. Phoebé soupira, passa la main dans ses cheveux. Ce gamin roux lui donnait décidément bien du fil à retordre. Tant pis, ce serait à elle de se farcir ce client là : une grosse pointure de la mafia. Et cela se voyait à sa morphologie, d' ailleurs. Le ventre proéminent de l' homme, son cou dégoulinant de graisse, ses quelques cheveux poisseux collés à son crâne ... On ne va pas dire que l' homme avait été béni par mère Nature. Phoebé se retint de taper de rage dans les coussins rouges qui trainaient là, jonchant le parquet du Kabuki-cho.
    Il était insupportable, Ed, ces derniers temps. Il n' en faisait qu' à sa tête, constamment. Elle ne l' avait jamais vraiment compris, Edward, mais ces derniers temps, il était encore plus... Spécial que d' habitude. Ah, c'est vrai, il n' avait pas ni copain ni copine « régulièr(e) », ces derniers temps. Phoebé se surprit à prier pour qu' il s' en trouve un(e) rapidement. Il en avait besoin pour se défouler. Le chien avait besoin d' un maitre.

    Et Ed était partit en courant, s' égarant insouciament dans les rues de Tokyo-II. Soudain, la réalité le frappa : Phoebé allait le tuer!!
    Edward s' arrêta net. Il était mort! Au moment où il passerait la porte de l' « entrée des artistes » du cabaret, la prostituée allait lui sauter dessus et l' étriper!! [Les pensées d' Ed ne regardent que lui, et l' image qu' il a de Phoe aussi.] Ah, mais il allait être tout simplement tué!!! Il avait encore une fois fuit sans réfléchir aux conséquences! .. Il réfléchit un peu, essayant de se calmer. Il n' avait qu' à lui ramener une pomme pour se faire pardonner... Oui, tout irait bien. Phoebé mangerait la pomme en souriant et lui caresserait les cheveux gentiment... Mais le ciel lui tomba à nouveau sur la tête : c' était lui qui aimait tant les pommes, pas Phoebé!!! ... Perdu dans ses pensées, Ed ne s' était pas rendu compte qu' il s' était stoppé, en plein milieu d' une ruelle étriquée.

    Il se retint de crier quand il aperçut cette jeune fille habillée de blanc, comme un fantôme vengeur, comme une phoebé destructrice qui l' aurait suivi jusqu' ici. Puis, il regarda un peu plus attentivement et fut soulagé quand il comprit que ce n' était que du beige. Je ne peux pas vraiment expliquer ça. Mais rappelez vous, quand vous étiez âgé de six ans, et que vous aviez peur de cette poupée qui vous regardait, au pied de votre lit : vous vous enfonciez sous la couette en vous disant : « ne t' inquiète pas, cette poupée est gentille : la preuve, elle a des cheveux blonds. ». Eh bien là, c'est pareil : dans la tête du gigolo, un fantôme ne peut être habillé que de blanc, et non pas de beige.
    Rassuré, Ed décida de suivre la jeune fille. Oui, exactement : comme un petit chien perdu, ce genre de chien que vous trouvez dans la rue, vous le caressez un peu, et finalement, il vous suit jusque chez vous. Bon, la jeune blonde n' avait pas caressé le rouquin, je vous l' accorde, mais il avait peur de ce quartier et de ces ruelles, et avait décidé de suivre l' inconnue pour une seule et bonne raison : il espérait qu' elle, elle savait ce qu' elle faisait ici et qu' elle le protégerait, ou mieux, le ferait sortir d' ici. Ah oui, ai-je oublier de préciser que le sens de l' orientation du libidineux jeune homme est pour ainsi dire plus que médiocre ?

    L' idée ne traversa pas Edward que cette jeune fille qu' il suivait au hasard des ruelles sombres et crasseuses puisse lui vouloir du mal, et qu' au fond, peut être valait-il mieux essayer de s' en sortir par lui même. Non, parce que : 1) dans la tête du jeune homme, une fille ne peut pas être vraiment méchante ni lui vouloir du mal, et 2) il n' arriverait jamais à s' en sortir seul.
    Sans s' en rendre compte, le rouquin faisait beaucoup de bruit, avec sa démarche assurée et fière, et ses chaussures énormes et lourdes. Et surtout, il murmurait des bouts de phrases, perdu dans ses pensées. Une voix claire et assurée, d' un ton froid et presque inexpressif lui demanda :
    « Qui est là ? »

    Edward fut surpris, se croyant sûrement, comme les héros de mangas qu' il lisait à ses temps perdus, silencieux et mystérieux. Il ne résista pas à ce dos droit et qu' on pourrait qualifier sûrement de tendu : le rouquin vivace et adorable parcouru d' un saut les quelques pas qui le séparait de la jeune fille avec rapidité et agilité, pour lui répondre de sa voix peut-être un peu trop aigu :

    - Môa, c'est Edwaaard! Et toiiii ?

    Il trépignait presque, les joues rougies par son excitation, ses cheveux de feu volant au grès du vent capricieux. Sa petite tête ovale était à quelques centimètres de celle de la jeune fille, le corps maigre et légèrement musclé d' Ed collant le sien sans autre manière. Il avait posé sa main droite sur l' épaule droite de la jeune fille, et risquait de se faire un torticolis s' il restait trop lontemps dans cette position. Mais un grand sourire illuminait son visage, un sourire démesuré.

    « Trop cool, elle est belle!» , pensa t-il amusé, plongeant ses yeux noisettes dans le bleu si doux de ceux de la jeune fille.
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MessageSujet: Re: A ses risques et périls   A ses risques et périls Icon_minitimeJeu 10 Avr - 19:08

Finalement, l’étrange atmosphère qu’elle ressentait autour de ladite personne, n’appartenait qu’à un jeune homme qui, loin de se douter de qui elle pouvait être, s’approcha d’elle et lui fit quelques familiarités. Ca aurait pu plaire à certaines minettes du genre, d’autant plus que le visage de ce jeune homme qui se présenta sous le prénom d’Edward était plutôt pas mal dans son genre, mais sa façon de faire n’eut pas l’effet escompté. Si il avait été autre chose qu’un simple humain en quête de rencontres, elle l’aurait certainement emplâtré sur place, mais si il se comportait ainsi c’était bien pour une raison. Elle se demandait d’où lui venait cette spontanéité qui, bien qu’enfantine en l’entendant parler avec une voix de fossé, était amusante et déconcertante. De nos jours, ou devrait-on dire, dans ce monde où la violence prônait, elle venait de rencontrer un damoiseau probablement à la recherche d’un refuge rassurant, et peut-être qu’elle était ce même refuge mais qu’elle ne s’en rendait pas compte, évidemment. Un peu naïve dans son genre lorsqu’elle se faisait surprendre par une personnalité de ce style, elle papillonna curieusement des yeux en sentant son visage proche du sien. Et titillée par un tic nerveux, elle fit rouler sur elle-même son épaule pour ôter la main de cet incongru personnage. Enfin, incongru, si on voulait, il ne faisait que la saluer en la tutoyant comme un enfant à qui on aurait pas appris à la politesse. Et peut-être qu’au fond c’était ce qu’il demeurait réellement être. Un enfant égaré, qui tentait de fuir quelque chose. Laïla se demanda d’où il venait pour surgir comme cela de l’obscurité pour atterrir dans ces ruelles où il ne faisait pas bon s’éterniser parce que, rien que l’aspect du coin ne donnait pas envie d’y trouver un peu de chaleur. Il faisait même peur, n’aspirait qu’à prendre ses jambes à son cou pour aller trouver du réconfort dans un endroit plus convivial, où il y a plus de population comme les bars. Mais non, alors qu’elle recherchait un peu de solitude, bien que cela la déprimait, voilà qu’on lui sautait comme cela au cou.

Remarquant qu’elle était restée taciturne pendant un petit instant, ses yeux vifs et d’un bleu percutant s’emparèrent brièvement du regard noisette de son nouvel interlocuteur. Ses sourcils blonds se arquèrent, et sa bouille durcie par un air adulte devint celui d’une enfant, pleine de curiosité et de vivacité. Elle se défit de cette demi-étreinte, n’appréciant pas trop les contacts physiques. Elle en avait assez bavé avec ce Prince de la Nuit, qui était apparu comme un cheveu sur la soupe auprès d’elle. Raclant bruyamment de la gorge, elle s’efforça de répondre à la question du dit Edward, contemplant un instant son visage mi-candide, mi-adulte, dégageant un charme auquel elle ne pouvait rester indifférente.


« Appelle-moi Laïla. Edward n’est-ce pas ? Je peux t’appeler Ed pour la peine ? Puisque tu me sembles familier, autant être radical… »

Elle voulait juste le taquiner un peu, l’esquisse d’un sourire illuminant divinement son visage rondouillard comme celui d’une poupée de porcelaine, dotée d’une silhouette fluette, pleine de formes féminines, et de grâce. Surtout dans cette robe d’une blancheur de craie, vous allez me dire, et cela n’était pas pour lui déplaire, bien au contraire. Elle ne cherchait pas à charmer, mais à force de se consacrer à son métier plutôt pervers en son genre, elle en venait à oublier sa féminité. Et se retrouver ainsi désarmée, hors contexte, en la compagnie d’un homme au physique de gigolo, chose qu’il pouvait tout autant être, l’amusait voire la stimulait. Ca lui faisait connaître un autre style de personnage que des mafiosos aux visages marqués par la haine et la soif de pouvoir. Tout cela, ça la dépassait maintenant, et quand bien même si elle avait des années à tirer avant de périr sous ce dôme d’une solidité féroce et insoutenable, elle aurait bien voulu être autre part au moment où je vous écris.

« Dis-moi Ed. D’où est-ce que tu viens ? Ce n’est pas un endroit pour se promener et faire des rencontres. Enfin, on pourrait en dire autant en ce qui me concerne, mais c’est différent…et… »

Et comme d’habitude, elle ne finissait pas ses phrases. Quelle manie c’était que de laisser les choses commencées inachevées. Toutefois, lorsqu’il s’agissait d’accomplir une mission, elle était tout à fait apte à faire les choses jusqu’au bout, à les accomplir dans les règles de l’art.

« En tout cas…tu me sembles bien nerveux. Tes joues sont rougies… »

Le sourire démesuré de l’homme faillit la faire éclater de rire, se pinçant discrètement les lèvres pour ne pas craquer, craignant de le vexer contre toute attente. Son but n’était pas de persifler à tort et à travers, loin de là, mais cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas ri ! Et la présence d’Edward suffisait à lui redonner le sourire, rien qu’à travers son comportement légèrement libertin, sa manière de faire plutôt avenante et indélicate, et cette maladresse qui émanait de lui et qui attisait sa curiosité ainsi que son amusement. Secouant tout aussi discrètement de la tête, elle exprima toute sa fausse exaspération dans un soupir, qui suffit à lui faire retrouver son calme, taisant ses pensées. Le silence revint à la rescousse, et cette vibration lointaine que l’on pouvait percevoir d’une oreille attentive sous le dôme l’interpella, comme à chaque fois lorsqu’elle se prêtait au jeu des sonorités l’entourant.

*Il est comme un enfant perdu. *

Dans son mutisme, cette pensée tournoyait dans son esprit, sans qu’elle ne soit en mesure de se l’expliquer. C’était ce qu’il lui évoquait, comme Le Prince de la Nuit lui avait montré l’image du parfait aristocrate non moins courtois et poli, mais dont les revers étaient tout ce qu’il y avait de plus exécrable. Non vraiment, elle ne savait pas comment se l’expliquer, et son attitude passant du coq à l’âne, elle redevint contrariée.

Contrariée parce qu'elle entendit au loin des voix, plutôt nerveuses et dotées d'une importante méchanceté que Laïla renifla des kilomètres à la ronde. La chasseuse de prime recula de quelques pas, tirant aussi par la manche l'enfant perdu qu'elle venait de recueillir, ou du moins, qui était venu vers elle comme d'un rien. Sa robe d'une blancheur de craie virevoltait gracieusement autour de ses jambes fines et douces à l'oeil nu. Et agrippant nerveusement son tissu, elle regretta de ne pas s'être armée ne serait-ce que par précaution. La seule chose qu'elle sentit, fut la fraîcheur qu'octroyait cette scène plutôt machiavélique. Car devant elle, un homme d'une laideur incontestée arriva, la graisse de son corps remuant de gauche à droite au rythme des pas qu'il effectuait. En courant vers notre duo des plus candide, il s'essoufflait et entouré d'un quatuor de garde du corps, armés de leurs lunettes de soleil et de leurs plus beaux costards, Laïla arqua un sourcil et prit un air badin. Ce qui la fit sourire ne fut pas la présence des cinq gusses, mais leur attitude notamment vis à vis d'Edward.


"Hum je crois comprendre la raison de ta venue Edward...ou du moins, je ne vais pas tarder à tout connaître de toi."
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MessageSujet: Re: A ses risques et périls   A ses risques et périls Icon_minitimeMar 6 Mai - 12:14

    Le mouvement de recul qu' effectua la jeune fille n' affectua nullement le jeune garcon. Il n' était pas du genre à se vexer pour ca, d' ailleurs, c' est à peine s' il avait remarqué que son interlocutrice l' avait presque évité. Elle semblait plutôt taciturne, et cela interressait Ed. En effet, le jeune homme ne connaissait pas trop ce genre de personnes. Et en petit enfant curieux, le gigolo ne pouvait s' empêcher de vouloir en savoir plus sur l' adolescente. Ce n' était pas sa beauté qu' il admirait -bien qu' elle fut exceptionnel, l' adolescent a grandi dans un tel environnement...- mais plutôt l' air presque enfantin qu' elle avait pris. Son visage ressemblait un peu à celui
    d' une petite poupée, et Edward avait envie de lui faire un grow calin. Il se retient, et plaça ses mains dans ses poches, pour s' empêcher de la toucher à nouveau. C' était rare qu' il fasse un effort comme cela, il était plutôt habitué à céder à toutes ses pulsions, quelques qu' elles soient. Il l' observait d' une manière vraiment indiscrète, en la fixant de son regard noisette, mais ne se rendait pas compte de son impolitesse. Ed était interressé. Elle semblait amusante -amusante, pour lui, je précise-. Oui, amusante. Le gigolo aimait bien les gens un peu froid, un peu renfermé sur eux même, et c' était l' impression que donnait un peu cette adolescente. Il les aimait bien, parce qu' avec eux, il pouvait s' en donner à coeur joie, il pouvait sauter dans tous les sens, c' était si drôle! A cette idée, l' enfant souriait. Il s' imaginait déjà incrusté en mode chien chien dans la vie de la jeune fille dont il ne connaissait même pas le nom. C' était le moment qu' il préferait, dans les relations naissantes. Quand on découvre la personne, quand le coeur bat un peu plus fort, qu' on rougit, juste un petit peu, et qu' on a l' impression que l' éternité pourrait s' écouler, qu' on pense le bonheur a portée de main, qu' on s' imagine un avenir presque commun. Enfin, dans le cas d' Ed, il ne s' imaginait pas grand chose sur un long moment, car il faut bien le dire : un enfant se lasse vite, et les relations du petit garcon n' ont jamais surpasser les deux mois. Mais cela ne l' inquietait pas, oh non, rien ne l' inquiétait, il vivait au jour le jour, et d' ailleurs, il avait déjà totalement oublié ce pourquoi il était dans ces ruelles...


    « Appelle-moi Laïla. Edward n’est-ce pas ? Je peux t’appeler Ed pour la peine ? Puisque tu me sembles familier, autant être radical… »

    Ed en question fit un sourire amusé. Quelle question! C' était logique, non ? Laila, en tout cas... C' était un joli nom.


    - Bien sûr que tu peux m' appeler Ed! dit-il, sans se rendre compte qu' il parlait fort. Il rajouta en riant un peu : Tout le monde m' appelle Ed!

    Dans cette petite phrase, l' adolescent venait presque de révéler sa profession. Mais peu importe! Il n' était pas du genre à avoir honte de cela, il en était même très, oh oui! excessivement fier. Il gambadait presque à côté de la jeune fille. L' obscurité ne le dérangeait plus, car la présence de Laïla le rassurait. Il ne se demandait pas ce qu' une jeune fille comme elle, qui était si charmante, pouvait bien faire dans ces ruelles malfamées. Il n' était pas méfiant, et cela lui apportait bien souvent des problèmes, d' ailleurs. Edward arrêta d' observer l' adolescente et sortit une pomme d' une de ses poches. Une belle pomme verte, comme celle qu' il aimait. Le gigolo l' avait piqué au Kabuki, "discrètement". En réalité, heureusement que la cuisinière l' aimait bien, car vraiment, la discrétion, ce n' est aps son fort. Il croqua dans le fruit avec application, se délecta du jus qui emplit sa bouche en souriant. Il n' avait pas faim, mais ca l' occupait.


    « Dis-moi Ed. D’où est-ce que tu viens ? Ce n’est pas un endroit pour se promener et faire des rencontres. Enfin, on pourrait en dire autant en ce qui me concerne, mais c’est différent…et… »

    - Ah bon, chay différent ? Laissa échapper l' adolescent sans réfléchir. Il était curieux et se demandait en quoi c' était différent, en toute innocente, sans aucunes arrières pensées -pouvait-il même en avoir, d' ailleurs ?-.

    Laïla ne répondit pas et continua. Peut-être n' avait-elle pas entendu l' intervention du rouquin, car il l' avait murmuré la bouche pleine de pomme broyée. D' un côté, mieux valait qu' elle ne l' ait pas entendu ni vu, car croyez moi, ce n' est pas forcément très joli-joli.

    « En tout cas…tu me sembles bien nerveux. Tes joues sont rougies… »

    - N'ai toujours les joues rouges! Ria gentiment l' adolescent. Il regardait la jeune fille en souriant toujours, tenant sa pomme dans sa main. Remplacez la pomme par une sucette, et vous aurez la caricature de ce gamin habillé de son bermuda et sa sucette à la main.
    Ed vit que Laïla se pinça un peu ses lèvres. Il pencha un peu la tête, avec un regard un peu interrogateur et un petit sourire gentil, ce qui le rendait un peu ridicule. Elle avait mal quelque part ? Bah, elle ne répondait pas, et pour l' enfant, rester plus de dix secondes sans penser à autre chose qu' à lui, à ses relations avec les autres, ses amies, aux pommes ou au sexe, c' était vraiment un record. Aussi, il recroqua dans le fruit vert, et se rendant compte de sa maladresse -s'il n' y en avait qu' une!-, Edward tendit la pomme -déjà bien consommée- vers la belle jeune fille et proposa gaiement :

    - Dis, t' en veux ?

    Mais Laïla ne répondit pas, et faisant quelques pas en arrière, la jeune fille empoigna Ed par sa main [l'a pas de manches :p]. "Hin ?" murmura Ed, un peu surpris. Il ne pensait pas qu' elle voudrait le faire tout de suite et ici, mais bon, lui, ça ne le dérangeait pas, hin...
    Seulement, l' enfant comprit bien vite la vrai raison de l' attitude de Laïla. Oh, ce nez proéminent et rouge, parsemés de points noir hoooriiibleuuh!! Oh, cette bouche suceuse et dégeulasseuuh!! Oh, ce visage si repoussant!! Oh, ce corps si gros, avec cette graisse qui pendouille de partout!! Le gigolo l' aurait reconnu entre mille. Edward fit une grimace et rangea rapidement sa pomme dans une petite boite qu' il avait dans une de ses grandes poches. Ca lui coupait l' appétit, ça. Ce n' est qu' après que l' homme soit arrivé -essoufflé, tout puant de sueur, beurk!- que l' adolescent remarqua les gardes du corps qui entourait le mafieux. Ed fit la moue et cria aux "méssants" :

    - Vous vous trompez! C'est même pas moi qu'vous cherchez!

    Bien évidement, ce n' est qu' après avoir dit cela que l' adolescent se rendit compte de son erreur.

    "Hum je crois comprendre la raison de ta venue Edward...ou du moins, je ne vais pas tarder à tout connaître de toi."

    - ... L' enfant se cacha un peu derrière Laila, se cachant derrière la corube de son dos, sa main sur son épaule. Il murmura, les larmes aux yeux : Dis, tu vas m' aider, hin ? Je veux pas faire ca avec lui, mwa!

    Dans sa tête, la jeune fille était sûrement un super héros. Mais pour l' instant, elle avait encore gardé sa robe craie, et ne semblait pas sortir sa super arme magique. Ed avait un peu peur, et son coeur battait super fort, quand même. Au fond, le gigolo était assez habitué à ce genre de situation. Souvent, il s' enfuyait comme cela, fugue minime. Et Phoébé se faisait un plaisir d' indiquer aux clients qu' Ed fuyait les différents endroits où il pouvait s' être caché. " Tu dois apprendre à être un pro! " Lui répétait-elle souvent. " On ne choisit pas toujours ses clients! " Mais Ed faisait presque son métier pour le plaisir. Alors cette notion là ne rentrait pas dans son esprit. Et la dernière chose qu' il avait envie en ce moment même, c' était de quitter la douce Laïla pour ce gros porc! Et ce cœur qui battait si fort... L' idée ne traversa pas l' enfant que c' était peut être le fait qu' il étreigne Laïla qui produisait cet effet...
    Le gros homme se mit finalement à parler, une fois son souffle redevenu presque régulier. Il haleta pitoyablement :

    - Toi..... Une quinte de toux. Edward, hin ? J' ai payé... D' avance! Fint-il. Tu vas venir avec... Il était en sueur. moi! Acheva t-il difficilement.

    L' enfant fit la moue. Il était dégoutant! Il serra un peu plus la jeune fille par derrière, passant instinctivement ses bras sur son bas-ventre, et répondit effrontément :
    - M' en fous! Laïla aussi, elle a payé! Et elle, j'la préfère vingt fois plus à toi! Il tira la langue. Avait-il oublié les gardes du corps qui s' approchaient dangereusement ou bien était-il totalement insouciant ? Un peu des trois...*sors*


[dsl si j'ai pas assez avancé l'action, mais vu que c'est clair qu' ed ne va pas faire grand chose à part se débattre et mordre XD ... on en parle ce soir, je pourrai retoucher! ^^]
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MessageSujet: Re: A ses risques et périls   A ses risques et périls Icon_minitimeMer 14 Mai - 21:43

Que dire de cet adolescent aux allures d’enfant ? A la personnalité si candide qu’on avait l’impression de replonger dans un univers qui, durant bien longtemps, nous a échappé ? Maintenant qu’il nous avait quitté, on le retrouvait peu à peu en la compagnie de ce damoiseau, à l’allure si banale et si séduisante. Il marchait joyeusement aux côtés de Laïla, qui montrait peu fréquemment ses sentiments, et faisait preuve de méfiance en toutes circonstances. C’était un tort ! Même si Edward n’était pas du genre à se froisser pour ces formalités, d’autres pourraient se sentir offensés, et elle s’attirerait facilement des ennuis. Mais à quoi bon ? Les contraintes, ça la connaissait ! Elle en rencontrait chaque jour dans sa profession et savait y faire face avec brio, parce qu’elle était une prodige à sa manière et qu’elle employait toujours les grands moyens lorsqu’il le fallait. Pleine de grâce mais en même temps hargneuse, Ed en revanche, se montrait aussi naïf qu’adorable ! Elle appréciait sa compagnie mais se gardait bien de lui dire. Peut-être par fierté parce qu’elle s’était secrètement juré de se la jouer perso, et de ne pas s’attacher à une personne aussi attendrissante que l’Enfant actuellement auprès d’elle. Malgré tout, certaines de ses manières ne lui convenaient pas, comme celle de l’observer fixement, avec une insistance si péjorative qu’elle aurait bien aimé dévié son regard de sa trajectoire. Cependant, elle ne voulait pas agir en allant dans le sens contraire de sa politique, parce qu’elle avait un code de conduite qu’elle respectait à la lettre. Mais ce qu’elle semblait oublier, c’était qu’elle avait pris un petit jour de répit, histoire de se changer les idées et d’oublier le parfait rôle de la prostituée, qu’elle se devait d’endosser pour s’infiltrer. En général, les mafieux se laissaient souvent amadouer par cette technique, et elle se rendait compte de leur bassesse de jour en jour. Chaque fois qu’ils la voyaient s’approcher, un sourire séduisant fendant ses lèvres, ils fondaient comme du beurre et brisaient leurs barrières. Ils pouvaient être aussi cochons que barbares ! Et ça, elle le craignait plus que tout.

Mais passons à autre chose. Après ce petit retour en arrière, retournons dans le présent, alors qu’un homme infâme, entouré de ses gorilles, bloquait le passage à nos deux personnages. Aussitôt, Edward se trahit en prétextant que ce n’était pas lui qu’ils cherchaient ! Mais vu le ton qu’il emprunta, la tueuse à gages devina qu’il venait de se trahir, que cet essai était vain et que leurs obstacles de chair et de sang étaient bien décidés à se débarrasser d’eux. De plus, le physique avantageux de Laïla eut le don d’attirer les regards, et ce ne fut pas pour plaire à notre princesse d’une innocence sans conteste, et d’une blancheur immaculée. Chose très étrange sous un dôme, un vent léger s’engouffra dans la ruelle et poussa un hurlement sinistre. Des frissons parcoururent le corps de la tueuse, regrettant d’être sortie sans arme de secours. Pour une fois qu’elle souhaitait se conduire comme une citoyenne civilisée, voilà qu’elle se trouvait dans un drôle de guêpier. Une personne odieuse aurait tout de suite forcé Ed à rejoindre ces hommes, sous prétexte que de toute évidence, le gigolo lui causait bien des ennuis. Mais étrangement, l’assassin préférait s’embarrasser avec lui plutôt que de le laisser à ces abominations. Si ça avait été quelqu’un d’autre, peut-être aurait-elle revu son jugement. Mais rien que d’imaginer ces hommes en train de passer sur l’Enfant, elle en exprima une grimace de dégoût et éprouva l’envie de les envoyer en Enfer, très vite ! L’aspect protecteur et « grande sœur » de sa personnalité reprenait progressivement le dessus, et tout cela montait comme la moutarde lorsque la colère s’emparait de vous, à la vitesse de la lumière. Serrant les poings, elle écouta le dialogue qui s’instaura entre les Edward et ses poursuivants. Laïla ne disait rien, même lorsqu’il ajoutait maladroitement que la tueuse avait aussi payé pour avoir Ed « à sa merci » durant quelques temps, histoire de gaspiller des heures non comblées. Elle ne ricana point de cette entourloupe médiocrement orchestrée, et se contenta d’observer ses adversaires, comprenant que la situation était d’une gravité incommensurable. Bon sang, quelle fiente ! ><

« Vous ne toucherez pas à un seul cheveu de cet Enfant ! »

[i]On lui rit au nez lorsqu’elle fit une grosse allusion à l’Enfance qui découlait des grands airs d’Edward. En attendant, elle les avait vu ces satanés gardes du corps. Ils s’approchaient à tâtons et s’apprêtaient à les encercler, tandis que Laïla faisait mine de se concentrer sur le Patron du groupe. Elle cherchait un moyen de s’enfuir, mais inexorablement, toute esquive était impossible. En bref, ils étaient fichus ! Elle haïssait par-dessus tout le combat au corps à corps, quand bien même si son Maître le lui avait appris. Elle abhorrait l’idée de transmettre la Mort directement par un coup porté au visage, ou en plein cœur avec une arme blanche. Elle méprisait l’écoulement de l’hémoglobine, et préférait largement les voir mourir d’une fièvre assommante, suite à la digestion d’un puissant poison, concocté par ses soins. Elle était une assassin scientifique et diplomate. Pas une guerrière qui fonçait rageusement dans le tas et offrait des torgnoles à tout-va ! Ce n’était pas sa méthode, et devoir s’y adapter la rendait malade.


*Mais pour sauver Edward, je dois faire preuve d’un peu de courage ! Je dois me prendre en main…faire fi de mes peurs et de mes cauchemars. Oublier la vierge effarouchée que je suis, et invoquer celle que j’aurais pu être, mais que j’ai toujours enfoui au plus profond de moi.*

Mettant son cerveau en marche, elle se concentra sur une éventuelle stratégie. Mais physiquement, ce n’était pas l’intelligence qui comptait mais la force physique. Décidément, elle ne se sentait pas de faire preuve de violence et de rigueur, même si c’était pour sauver la peau d’Edward. Il était évident que ce dernier ne voulait pas accomplir son travail. La raison lui importait peu ! Tout ce qu’elle avait retenu, c’était qu’il n‘était pas consentent et qu’on s’apprêtait à le violer, voire à lui faire souffrir les pires souffrances, tandis que d’autres y prendraient bien du plaisir. Et tout en réfléchissant activement, un garde du corps s’approcha dangereusement d’Edward afin de le détacher de l’emprise de Laïla. Elle l’agrippa solidement par le bras, encore une fois, tandis que le prostitué avait pris ce geste de prévention comme une avance charnelle. En ce qui la concernait, c’était plus une question d’égoïsme, parce qu’Ed était devenu son Sien à elle et elle seule, que d’actes érotiques irréalisés par la demoiselle. Elle était trop austère pour se lancer dans de tels divertissements. Et encore ! Elle trouvait que c’était ennuyeux, mais ici, ce n’était que les paroles d’une adulte qui ne connaissait rien aux rapports hétérosexuels, saphiques et homosexuels. Pour la simple et bonne raison qu’elle n’avait vécu que pour une chose et qu’elle s’y tiendrait jusqu’au bout, quitte à perdre la Raison.

« Ôtez vos sales pattes de lui, charogne ! »

Pour récompenser le garde du corps de sa première initiative, elle contourna avec grâce Edward pour octroyer au gorille un coup de poing magistral. Cependant, trop habitué à encaisser les coups à en juger par les nombreuses balafres parsemant son visage, elle se sentit solidement agrippée par l’avant-bras, qu’on s’efforça de lui tordre avec une barbarie inimaginable. Etouffant un cri de douleur, elle usa de sa rapidité pour soulever son genou droit, celui-ci heurtant brutalement l’entrejambe du dueliste. Son visage fut décomposé par l’outrance et la calamité qui s’éprit de son pauvre membre endolori par un tel choc. Riant intérieurement du mal qui devait ensorceler de son corps, elle fit volte-face tandis qu’un deuxième, aux allures de yakuzas, venait de dégainer son katana afin de lui assener un coup, de sa lame bien affutée. Sursautant en surprenant la lame en train de se fondre sur elle, elle eut juste le temps de se décaler de sa trajectoire, quelques mèches de sa longue chevelure ondulée par l’humidité y passant. Ce trésor doré sacrifié, Laïla prit un air boudeur en constatant le petit tas de cheveux étalé sur le bitume et, possédée par un démon venu de nul part, esquiva un nouveau coup à l’aide d’une parade. Son bras se tendit, ses doigts longilignes se refermant sur le poignet de son adversaire qu’elle brisa, un craquement lugubre brisant le silence qui s’était installé pendant un court instant. Réalisant sa douleur, le garde du corps en lâcha son arme blanche, rapidement récupérée par la tueuse à gages. La suite alla très vite. Le dégoût affiché sur son visage, elle tua ceux qui restèrent avec une rapidité qui s’affaiblit de minute en minute. Au bout du compte, elle fut essoufflée et entendit le lointain gémissement du Porc suintant de sueur et de graisse, catastrophé à l’idée d’avoir perdu ses protecteurs. Toutefois, le cauchemar n’était pas terminé. Il semblerait que les couinements successifs et sincères du client d’Edward, ne soit qu’un avertissement pour appeler les autres suivants à la rescousse. Cette fois, ils n’étaient pas quatre, mais au moins une dizaine. Et la jeune femme à la chevelure dorée était d’hors et déjà essoufflée, peu habituée aux épreuves physiques, bien que son Maître lui ai octroyé quelques bases. S’assurant qu’Edward n’avait rien, elle lui murmura :

« Il faut que...il faut s’enfuir. Cet obsédé a plus d’un tour dans son sac, à en juger par les hommes qui l’entourent. Nous pouvons les semer en jouant sur le nombre incalculable de ruelles qui nous entourent. Nous pourrions les faire…tourner en bourrique ? »

Parvenant à se redresser malgré son avant-bras cassé, elle tint solidement le manche du katana qu’elle préféra garder. Elle prévit de le nettoyer tardivement, et de le conserver au cas où une situation inopportune viendrait briser tout espoir de s’en sortir en vie. Toutefois, c’était au tour d’Edward de prendre des initiatives, de se débrouiller pour leur sauver la mise. Comment ? Avec son infinie naïveté, pour peu que son sens de l’orientation soit médiocre, peut-être pourrait-il facilement égarer le groupe de gardes du corps ? En traînant derrière lui une Laïla quelque peu déboussolée à l’idée de ne pas avoir respecté les règles de conduite qu’elle s’était fixée ? Allez savoir, qui vivra, verra.

[Je t’ai donné quelques p’tites idées vers la fin…je me vois mal faire agir Laïla comme une demoiselle sanguinaire, parce que ce n’est pas du tout ce qu’elle est. =) On en reparlera si y’a un souci ! Désolée du retard ! >w<]
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