Et le vent me berça tout doucement...[Libre]

Il faisait sombre, bien que le Soleil ne s’était pas encore couché. Des brises légères traversaient un grand parc artificiel, où sa verdure n’était que mensongère. Cette nature qu’offrait cet endroit, n’était pas un véritable parc. Mais alors quoi ? Kiyoko, une jeune fille aux cheveux blonds et dont ses yeux sont égaux à la rougeur d’une tâche de sang, ne cherchait même pas la réponse. Dans ce bas monde, il fallait vivre, le mensonge au quotidien. Elle tenait une drôle de poupée, probablement cousue par la jeune fille en question. Cette poupée ne semblait pas en bon état. Ses yeux, qui étaient des boutons de manchettes, semblaient mal fixés. Quant à ses bras, qui n’étaient qu’un amas de tissu, il y avait des fissures partout. Cette poupée avait été mal faite. Mais Kiyoko s’en fichait.
Elle marchait d’un pas traînant, le long de ce parc artificiel, les brises légères emportant ses cheveux devant elle. On aurait cru à une scène de mélancolie. Mais ce ne pouvait pas être ça. Kiyoko n’avait rien à regretter. Elle n’avait même pas de quoi se fixer un but pour pouvoir vivre encore. Mais qu’importe. Elle se contentait d’être juste une poupée de porcelaine. Juste un jouet, qui rapportait de l’argent à son Proxénète, en vendant son corps au plus offrant. Kiyoko leva les yeux vers le ciel, lui aussi artificiel. Le Soleil était-il encore présent ? Ou alors déjà parti, ce qui expliquerait pourquoi il faisait plus sombre que tout à l’heure ? Juste des questions idiotes et inutiles, pour pouvoir faire passer le temps. Juste...Un passe-temps.
Elle continuait toujours de marcher, faisant pendre sa poupée d’une main, la gauche. Elle balançait sa main, comme n’importe quel enfant qui voulait s’amuser avec. Mais la jeune fille avait toujours cet air froid et presque effrayé. Elle le balançait tout doucement, par peur de l’abîmer. Mais il l’était déjà, Kiyoko. Elle continuait son chemin, tracé, vers une destination inconnue. Elle finit par s’arrêter, devant un arbre. Il était plus que faux, mais c’était le plus grand du parc. Elle s’y adossa, sa poupée maintenant entre ses bras. Une nouvelle brise faisait voleter ses cheveux dorés. Elle les avait attachés d’un ruban, pour faire une demi-queue de cheval, c’était l’une de ses coiffures les plus courantes. Elle avait mis une robe blanche légère, qui ne s’arrêtait même pas aux genoux. Il y avait des collants noirs qui gâchaient toute cette blancheur. Quant à ses souliers, il étaient plus sombres que le charbon. Kiyoko n’avait pas beaucoup de vêtements, mais s’en moquait. La jeune fille leva légèrement sa tête, qui était alors jusqu’à présent baissée vers le sol. Il y avait si peu de nuages, et pourtant, cela lui faisait presque peur. Elle n’aimait pas ces nuages sombres, qui venaient toujours pour gâcher quelque chose. Elle se mit à chanter pour se rassurer.

Kiyoko (Murmure) « On behalf of her love She no longer sleeps Life no longer had meaning Nothing to make her stay She sold her soul away

I held you tight to me But you slipped away You promised to return to me And I believed, I believed

After the night he died I wept my tears until they dried But the pain stayed the same I didn't want him to die all in vain I made a promise to revenge his soul in time I'll make them bleed at my feet

Sometimes I wonder Could I have known their true intentions? As the pain stayed the same »

Lorsqu’elle finit de chanter, le vent sembla s’apaiser. Sa poupée, toujours serrée entre les bras de la petite fille, semblait l’avoir écouté. Mais Kiyoko savait que rien d’exceptionnel n’allait se produire. Elle s’en moquait. Elle finit même par s’endormir, adossée contre l’arbre, après que le vent lui avait bercé tout doucement...